
Les cathinones sont une famille de substances synthétiques en constante évolution. Il s’agit de dérivés du khat, une plante originaire du Yémen et d’Éthiopie. Leur particularité est de jouer sur la légalité en modifiant régulièrement une partie de leur structure chimique à chaque interdiction d’un de leurs composants. La première cathinone à s’être répandue était la 4-MMC ou méphédrone, qui après son interdiction a laissé sa place à la 3-MMC, elle-même aujourd’hui interdite et abandonnée au profit de la 3-CMC, plus couramment appelée la « 3 ». Cette dernière étant la plus répandue actuellement, c’est sur celle-ci que se concentreront la plupart des informations ci-dessous.
Les cathinones sont des « nouveaux produits de synthèse » stimulants et euphorisants, dont les effets se situent entre ceux de la MDMA et du Speed. Elles sont, à ce titre, surtout populaires dans un usage récréatif.
Autres appellations: 3, meph’, mephe’, 3-MMC, 3-CMC, sels de bain, bath salts, etc.*
*Les cathinones étant une grande famille, il est impossible d’en recenser toutes les appellations, voici toutefois certaines des plus courantes.
Attention, toutes les informations renseignées ici sont des notions théoriques qui ne remplaceront jamais un accompagnement professionnel. N’hésitez pas à contacter notre service d’accompagnement téléphonique au 02/227 52 52 pour toute demande d’information complémentaire ou personnalisée.
Si les cathinones prennent de plus en plus de place dans le débat public depuis les années 2010, voire 2020, ces « nouveaux produits de synthèse » ont fait leur apparition dès la fin des années 1990. Ce sont des produits psychoactifs stimulants dont les structures chimiques sont sans cesse renouvelées. On en trouve ainsi une grande diversité réunie sous l’appellation « cathinones », qui sont des dérivés du khat, une plante connue pour ses effets stimulants, euphorisants, de renforcement de l’estime de soi et de l’empathie. Les cathinones sont essentiellement vendues en ligne.
L’usage des cathinones est répandu en Belgique, aux Pays-Bas et en France dans un contexte sexuel (chemsex) mais pas uniquement. Au fil des années, leur usage s’est étendu à de nombreux milieux festifs et récréatifs. Les analyses régulièrement réalisées sur des échantillons recueillis par des usagers montrent une grande variabilité de la concentration du produit, souvent coupé avec d’autres molécules, ce qui invite à la prudence et aux pratiques de réduction des risques indiquées ci-après.
Quelques types de cathinones : 4-MMC (méphédrone), 3-MMC (3-methylmethcathinone), 3-CMC (3-chloromethcathinone), 4-MEC (4-methylethylcathinone), méthylone, butylone, pentedrone, N-ethylhexedrone (hexen), 4-CMC, NEP (N-ethylpentedrone), les N-pyrrolidinylcathinones, MDPV, naphyrone, alpha-PVP/alpha-PHP (flakka), etc.
En Belgique, la 3 et les autres cathinones sont classées comme stupéfiants. Leur production, leur vente et leur consommation sont donc interdites en vertu de la loi du 24 février 1921 et l’arrêté royal du 6 septembre 2017. Il faut toutefois noter que c’est l’interdiction de certaines molécules qui les rend illégales ou moins accessibles et que par essence, il s’agit d’une famille en constante évolution dont la structure chimique change régulièrement.
Pour obtenir d’avantage d’informations sur la législation, consultez notre page dédiée.
Attention, la durée de présence des produits dépend beaucoup de la durée de consommation, des doses, des fréquences et des paramètres physiologiques de la personne. Les informations ci-dessous sont donc à prendre avec précaution.
En tant que « nouveaux produits de synthèse », les cathinones sont rarement directement visées par les dépistages, ce qui ne veut pas dire pour autant que les tests ne seront pas réactifs à leur présence. De plus, leur composition étant souvent incertaine, d’autres composants du produit peuvent être détectés par ces mêmes dépistages.
Une analyse toxicologique en laboratoire détectera presque toujours la présence de cathinones, que ce soit à partir d’un échantillon salivaire, urinaire, sanguin ou capillaire, mais ces tests sont peu pratiqués en raison de leur coût élevé.
Les cathinones sont synthétisées à partir du khat, un arbuste cultivé dans la corne de l’est de l’Afrique et au sud de la péninsule arabique (Yémen, Éthiopie). Les feuilles de khat contiennent trois principes actifs dont le plus puissant est la cathinone.
La méphédrone (4-MMC), première cathinone à s’être retrouvée sur le marché, a été synthétisée pour la première fois en 1929, avant d’être revisitée en 2003 par un chimiste clandestin qui propose une première description de ses effets.
Un premier dérivé de la cathinone se vend légalement à partir de 2004 en Israël, avant d’être interdit deux ans plus tard et de voir sa composition chimique modifiée dans la foulée. À partir de 2008, alors que le gouvernement israélien rend illégales toutes les cathinones, celles-ci se développent sur le marché européen et américain.
Elles sont pendant un temps vendues légalement sur internet sous la forme de « sels de bain » avant l’interdiction de cette pratique. Après son interdiction, la 4-MMC ou méphédrone a laissé sa place à la 3-MMC, elle-même aujourd’hui interdite et abandonnée pour la 3-CMC, plus communément appelée la « 3 ». C’est aujourd’hui la cathinone la plus répandue.
On trouve les cathinones sous forme de poudre ou de cristaux dont la couleur peut varier entre blanc, jaune, légèrement rose ou brunâtre.
Elles peuvent être consommées:
- en sniff,
- par injection ou « slam » (essentiellement dans un contexte de chemsex),
- par voie orale sous forme parachute, c’est-à-dire enveloppée dans du papier,
- par voie rectale sous forme de plug (aiguille sans seringue).
Les effets des produits se manifestent quelques minutes après leur consommation et peuvent durer, selon les personnes, les dosages et la concentration du produit, jusqu’à une ou deux heures.
L’usage des cathinones est répandu en Belgique, aux Pays-Bas et en France dans un contexte sexuel (chemsex) mais pas uniquement. Au fil des années, leur usage s’est étendu à de nombreux milieux festifs et récréatifs. Les analyses régulièrement réalisées sur des échantillons recueillis par des usagers montrent une grande variabilité de la concentration du produit, souvent coupé avec d’autres molécules, ce qui invite à la prudence et aux pratiques de réduction des risques indiquées ci-après.
Quand elles se présentent sous forme de poudre, les cathinones ne doivent pas être confondues avec la cocaïne, la kétamine et les amphétamines, notamment car la kétamine se consomment en beaucoup plus petite dose.
Quand elles se présentent sous forme de cristaux, les cathinones ne doivent pas être confondues avec les amphétamines, la MDMA, l’héroïne.
Attention, les effets recherchés peuvent être différents des effets rencontrés. Ceux-ci peuvent être liés à l’état mental et physique de la personne, du contexte de consommation (stress, anxiété, en groupe ou seul, etc.) et/ou à la qualité du produit.
Les effets des produits se manifestent quelques minutes après leur consommation et peuvent durer, selon les personnes, les dosages et la concentration du produit, jusqu’à une ou deux heures. Comme les cathinones diminuent la sensation de fatigue, il n’est pas rare qu’elles soient consommées durant des périodes de consommation pouvant aller de quelques heures à plusieurs jours. Elles peuvent être utilisées dans un cadre sexuel de chemsex, mais aussi dans un contexte récréatif plus large.
La molécule est stimulante, euphorisante et empathogène, aussi bien psychologiquement (recherche de lien) que physiquement (recherche de contact physique).
Les effets attendus sont: désinhibition, résistance au sommeil, empathie ou encore euphorie. Dans un contexte de chemsex, la 3 est également consommée avec l’objectif d’intensifier et de prolonger le désir sexuel.
Les cathinones peuvent provoquer une augmentation du rythme cardiaque et une impression de chaleur. La sensation de faim est atténuée et l’assèchement des muqueuses rapides, provoquant une grande soif. Comme d’autres produits tels que l’ecstasy/MDMA, les cathinones peuvent provoquer une difficulté à uriner jusqu’à plusieurs heures après la consommation.
Les utilisateurs témoignent aussi fréquemment d’hallucinations, de paranoïa ou encore d’angoisses exacerbées (impression d’être observés, sentiment de danger pour soi ou les autres) ou encore des gestes et attitudes compulsives (mouvements de la mâchoire, besoin de ranger/faire le ménage, besoin de « scroller » sur les applications de rencontre, besoin de se gratter le nez).
Ces effets s’atténuent généralement dans les heures après la prise du produit et peuvent être suivis d’un phénomène de « descente » (tristesse, incertitudes, angoisses). Un état de trouble psychique, de solitude et de manque d’estime de soi peut ainsi accroître le risque d’addiction aux cathinones qui stimulent l’empathie et le contact avec les autres.
Attention, dans le cadre d’une consommation chronique, les effets peuvent changer. Certains effets peuvent s’atténuer ou s’intensifier, tandis que d’autres peuvent disparaître ou apparaître. Les nouveaux effets rencontrés peuvent s’approcher des effets recherchés initialement ou justement s’en éloigner.
Le caractère corrosif des cathinones pour les muqueuses peut engendrer irritations, saignements ou aphtes dans la bouche. Des crèmes et pansements liquides apaisants et réparateurs existent et sont disponibles en pharmacie sans ordonnance (ex. Filmogel).
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- Les concentrations du principe actif varient fortement d’un produit à l’autre et d’une poudre ou d’un cristal à l’autre: « tester » une toute petite quantité du produit et attendre les effets pour évaluer le dosage.
- Espacer les prises: attendre que les effets s’estompent pour reprendre du produit. La perception du temps pouvant être altérée, pour limiter la quantité, noter sur un papier ou dans son téléphone les heures de prise (pour éviter d’en prendre plus d’une fois par heure par exemple).
- Il est fortement déconseillé de consommer des cathinones lorsqu’on est angoissé, déprimé ou anxieux. Cet état risque d’empirer.
- Les mélanges sont à éviter car vous ne savez jamais comment différentes substances vont réagir.
- Boire beaucoup et veiller à s’alimenter régulièrement malgré l’absence de sensation de faim. Des aliments sous forme liquide (soupes, repas déshydratés) ou encore des fruits peuvent être plus facilement consommés en cas de difficulté à mastiquer.
- En cas d’activité intense, reposez-vous, aérez-vous et buvez régulièrement, mais en petites quantités. Attention, l’alcool a un effet déshydratant et masque les signaux d’alarme du corps (douleurs musculaires). Il est préférable de porter des vêtements amples et d’éviter casquette et bonnet (sauf au soleil).
- Après une prise de cathinones, ne prenez pas le volant! Excitation, euphorie, nervosité, agressivité peuvent entraîner une conduite inadaptée ou une prise de risques inconsidérée.
- Si vous suivez un traitement médical (antidépresseurs, traitement de substitution, trithérapie, etc.), parlez-en à votre médecin. La combinaison de certaines substances peut entraîner des risques importants.
- Comme tous produits psychotropes, les amphétamines peuvent être dommageables pour le bébé si vous êtes enceinte ou allaitez.
- Avoir son propre matériel de consommation, à usage unique (pailles, seringues, petit matériel d’injection, etc.) pour réduire les risques de transmission du VIH et du virus de l’hépatite C.
- Le produit peut faire baisser la vigilance ou encourager des pratiques sexuelles à risque: n’oubliez pas de vous protéger contre les MST et IST.
Les mélanges
La composition de la plupart des produits étant incertaine, les mélanges sont risqués car ils entraînent des effets imprévisibles et pas toujours agréables.
- Amphétamines + opiacés (héroïne, morphine): leurs effets se contrebalancent. Le mélange des deux peut mener à long terme à l’usage de plus grandes quantités de chaque produit. Ce qui entraîne plus de risques d’overdose.
- Cathinones + opiacés, benzodiazépines et traitements anxiolytiques: le plus grand danger est l’addiction sévère et l’incapacité à pouvoir s’en passer. On appelle ça vulgairement : le manque. Et le risque est de se retrouver accro à un traitement dont on va mettre des années à se débarrasser en ayant recours à l’addictologie et aux traitements de substitution. Par ailleurs, mélanger des opiacés, des benzodiazépines ainsi que des traitement anxiolytiques avec des stimulants sur un délai relativement court s’appelle un speed Ball et les risques de surdoses et overdoses sont très importants.
- Cathinones + anti-VIH: les interactions des cathinones avec d’autres substances tels que les médicaments anti-VIH n’ont pas encore été suffisamment étudiées. Il vaut donc mieux être prudent dans sa consommation. Pour vérifier, la compatibilité entre les traitements anti-VIH et différentes substances ou médicaments : https://www.hiv-druginteractions.org/ ou https://www.actions-traitements.org/reglette/.
- Cathinones + MDMA, Tramadol et Fentanyl: pris en même temps que la MDMA, les cathinones peuvent mettre le cœur dangereusement sous pression et entraîner un risque de crise cardiaque. La prise de MDMA, du Tramadol ou encore du Fentanyl en même temps que la 3MMC ou la 4MEC peut être fatale car elle augmente le risque de « syndrome sérotoninergique », c’est-à-dire une réaction dangereuse liée à un excès de stimulation des neurones activés par la sérotonine dans le cerveau. Certains signes peuvent alerter : une augmentation du rythme cardiaque, des sueurs, des spasmes musculaires et des insomnies.
Il existe de multiples définitions de la dépendance et il existe presque autant de types de dépendance qu’il y a de personnes dépendantes. Pour chaque produit et/ou comportement addictif, certaines personnes pourront ressentir certains symptômes de la dépendance, ou non. Chaque situation sera donc toujours particulière. N’hésitez jamais à solliciter un accompagnement professionnel.
Les utilisateurs réguliers témoignent d’un « craving », c’est-à-dire d’une envie irrésistible d’en reprendre, particulièrement fort avec les cathinones. Des dépendances aux produits, développées en quelques semaines à peine, sont ainsi fréquemment rapportés par les utilisateurs.
Consommer en période de fatigue ou de baisse de moral peut renforcer le risque de développer une dépendance psychologique à la fois au produit et aux sessions sexuelles durant lesquelles il est consommé.